
















This series of drawings is based on the myth of Europa, the princess of Phoenicia (now Lebanon) who was taken from the sea by Zeus and is said to be the origin of the development of the European continent. Through its various versions, this myth explains how European identity is closely linked to population movements, and more specifically to the movement of women. It’s part of the nature of a myth to be aetiological, and the myth of Europe has remained relevant both socially and geographically over the centuries. The myth’s inherent polysemic nature allows me to question our European identity in relation to more contemporary eco-feminist issues. The parallels between the embodiment of power over the spaces in which we live and the power exercised over the territory that is a woman’s body are strikingly echoed in this myth, written over 2,000 years ago. What role has the movement of women in and towards Europe played in our European social and trans-generational construction? What are the new incarnations of Europe? Who are the new Europeans who can justify these plural narratives of migration that make up today’s European identity?
I began a process of research, collecting personal accounts and making preparatory drawings. In each drawing from these women’s stories, I set out to transcribe a moment that echoes either the dream of Europa cited in the myth according to Moschos, or her crossing of the sea, or the violence engendered by this event as in the myths of Ovid and Horace. These drawings will be wood-engraved and then printed in a large series. I’d like these engravings to be like a series of disproportionate postage stamps depicting the contemporary allegories of Europe… the stamps of this continent with its plural identity.
Cette série de dessin s’articule autour du mythe d’Europe : cette princesse de Phénicie (actuel Liban) raptée par Zeus au travers des flots serait à l’origine du développement du continent européen. Ce mythe nous explique au fil de ses différentes versions comment l’identité européenne est éminemment liée aux mouvements de populations et plus particulièrement au déplacement des femmes. C’est le propre du mythe d’être étiologique et celui d’Europe a su trouver une actualité sociale et géographique au fil des siècles. Le caractère polysémique inhérent au mythe me permet de questionner notre identité européenne au regard de problématiques éco-féministes plus contemporaines. Le parallèle fait entre l’incarnation des pouvoirs sur nos espaces de vies et ceux exercés sur le territoire qu’est le corps de la femme trouvent un écho étonnant en ce mythe énoncé il y a plus de 2000 ans. Quel rôle le déplacement des femmes dans et vers l’Europe a-t-il joué dans notre construction sociale et transgénérationnelle européenne ? Quelles sont les nouvelles incarnations d’Europe ? Qui sont les nouvelles Europe qui peuvent justifier de ces récits pluriels de migrations qui composent l’identité européenne actuelle ?
J’ai amorcé un travail de recherche, de récolte de témoignages et de dessins préparatoires. Dans chaque dessin issu de ces récits de femmes, je m’attache à retranscrire un moment qui ferait écho soit au rêve d’Europe cité dans le mythe selon Moschos, soit à sa traversée de la mer, soit aux violences engendrées par cet événement comme dans le mythe d’Ovide et d’Horace. Ces dessins seront gravés sur bois pour ensuite réaliser une grande série de tirage. J’aimerais que ces gravures soit comme une série de timbres poste disproportionnés qui figureraient les allégories contemporaines d’Europe…les timbres de ce continent à l’identité plurielle.
Ils veulent me faire croire que les flancs du taureau sont confortables, que l’eau est chaude, que les feuilles d’acacias ne tombent pas et que l’on fait l’amour sur la plage, que l’on fait l’amour à l’adversité. Sex on the beach…Je bois la tasse.
Je cherche mes sœurs. Toujours trop loin. Si je mets la tête sous l’eau je vais les entendre chanter. Une écoute alternée, une écoute alternative entre la surface impossible et les profondeurs opaques.
Elles sont rejetées en Grèce, en Crète, en Turquie. Non c’est la Phénicie, Non c’est le Liban. Non c’est la Crête, Non c’est l’Europe, Non c’est la Turquie. Ventres désormais remplis d’eau salée, innoccupables, inexploitables.
Mère d’un songe, singe d’une mère. Grimace de celle qui me ressemble. Elle est du futur et du passé. Ses mains tendues s’effritent en petites dunes qu’il faudra gravir, arpenter, fouetter. Après… l’odeur des pins viendra sécher tout ça.
Mais ça colle au fond, ça colle au pied. Arbre qui ne s’étreint pas, arbre de pique, arbre de cœur. On refera des cueillettes et des couronnes avant de te brûler pour revoir briller la lune à ton front. Dix personnes par bateau pour disperser les cendres. Six-cent qui font face pour ne pas devenir cendre, ne pas se laisser étreindre par la mère. Ne pas se laisser éteindre par la mer. AL